L’association Elles Bougent permet à des jeunes étudiantes de découvrir la voie des métiers scientifiques et technologiques. Afin de comprendre cet engagement, nous les avons suivies lors de leur déplacement au Salon du Bourget (SIAE).

Ingénieure en qualité, garante de la formation des contrôleurs aériens, technicienne dans l’aéronautique… Les 9 000 marraines de l’association Elles Bougent occupent des postes divers dans le domaine de l’industrie. Si elles n’ont pas suivi un parcours identique, elles se réunissent pourtant toutes autour d’un même projet : l’orientation par l’exemple pour les jeunes filles. En partenariat avec des classes de différents niveaux, Elles Bougent aiguise la curiosité des élèves sur les métiers du spatial, du BTP, de l’industrie, de la Tech ou encore de la Défense et organise des sorties et des interventions en classe. L’occasion parfois, pour certaines, de trouver leur vocation.

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Une association à l’origine de nombreuses initiatives

Lors de l’édition 2023 du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace (SIAE) de Paris-Le Bourget, Thotis a suivi l’action de cette association née en 2005, parrainée par six ministères. Parmi eux, on peut citer le ministère de l’Industrie, celui de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ou celui du Travail et du Droit des femmes. Elle peut également compter sur le soutien de nombreuses écoles d’ingénieurs et celui de grands groupes industriels. Ces derniers, partageant le constat d’une faible attractivité de la gente féminine pour les carrières dans l’industrie, ont voulu inverser la tendance. 

Mondial de l’automobile,  Rallye de l’écomobilité… Chaque année, pas moins de 400 actions sont ainsi menées par les 10 000 bénévoles d’Elles Bougent. Lors du mois de décembre, l’association organise également une convention spéciale dédiée à l’orientation : “Elles Bougent pour l’orientation”. À cette occasion, dans plus de 500 établissements partenaires (collèges et lycées) dont 50 à l’étranger, 3 500 marraines se déplacent dans les salles de classes pour témoigner de leur métier. L’impact de ce type d’événement est particulièrement significatif, puisqu’en une seule journée, ce sont 23 000 étudiantes atteintes par ces discours inspirants. 

Les élèves venues avec Elles Bougent découvrent les métiers de l'aéronautique lors du Salon du Bourget.

Crédit photo : Arthur de Tassigny

Elles Bougent participe à combattre les préjugés de genre sur les métiers de l’industrie

Amel Kefif est directrice générale de Elles Bougent depuis janvier 2021. Ancienne cheffe de cabinet de la Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, elle a connu l’association en 2017. En découvrant cette initiative, elle a souhaité s’impliquer davantage dans ce combat. Elle nous explique la nécessité des témoignages de marraines et les actions d’Elles Bougent, pour les jeunes filles : 

“Au delà de faire la promotion de la mixité dans les industries lourdes et Tech, mon message est avant tout de transmettre favoriser l’émancipation et l’indépendance financière des filles et leur épanouissement intérieur.”

Amel Kefif a pu constater une évolution, un engouement des étudiantes pour les carrières dans l’ingénierie, depuis l’apparition de l’association : “Depuis 18 ans, il existe des avancées. Dans le secteur de l’aéronautique, on peut déjà chiffrer l’évolution positive du nombre de femmes ingénieures techniciennes, de 17 à 20 %. Nous avons régulièrement des marraines d’Elles Bougent qui nous disent avoir découvert l’association au collège, et s’être orientées par rapport à cela.”

Le Ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion et Amel Kefif, Directrice générale de Elles Bougent / Crédit photo : Arthur de Tassigny

La présence d’Elles Bougent sur un tel salon participe ainsi à déconstruire certains préjugés liés au genre, dans des métiers souvent caractérisés comme “masculins”. Il est, pour Amel Kefif, évident d’éduquer les plus jeunes à une vision ouverte du monde : “Depuis 2021, nous avons également des classes d’écoles primaires présentes aujourd’hui sur le salon du Bourget. Le but étant de faire comprendre à ces enfants qu’il n’existe pas des métiers de filles et des métiers de garçons.” et de poursuivre sur le sujet : “Les professeurs doivent donner autant la parole aux garçons qu’aux filles et les pousser vers des études scientifiques, si elles le désirent.” 

Se donner l’autorisation de tenter une carrière exigeante dans l’industrie n’est pas une évidence pour toutes les jeunes filles. Frein social, cercle familial, corps professoral ou personnel… Les barrières qui font obstacles à certaines vocations sont nombreuses. L’association Elles Bougent mise avant tout sur l’accès à la liberté d’effectuer un choix d’orientation en conscience. 

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Joëlle Barthe-Heusse est marraine chez Elles Bougent depuis 15 ans. Positionnée autant du côté opérationnel que technique, elle est -entre autres- chargée de la gestion du programme A320 pour Airbus et pilote de planeur. Depuis un an, elle occupe la fonction de déléguée régionale Midi-Pyrénées d’Elles Bougent. Issue d’une formation d’ingénieure en aéronautique, elle encourage les jeunes filles à suivre leurs passions, quelles qu’elles soient.

S’il était pour elle évident que sa vie tournerait autour des avions, elle a pu constater la faible proportion de femmes dans ce secteur. Ses copines de classe, à l’époque douées en maths, ont parfois suivi des voies hasardeuses. Pour éviter de tels choix par dépit, elle encourage ainsi les jeunes filles à croire en leurs capacités : Ce qui les freine avant tout, ce sont elles-mêmes.

Pauline, 28 ans, marraine chez Elles Bougent depuis un an, a choisi de prendre part à l’aventure pour faire bouger les lignes et donner la possibilité à certaines filles de croire en leurs capacités, en témoignant. Non engagée par ailleurs, elle souhaitait avant tout montrer que les femmes dans le monde de l’industrie ne devaient pas nécessairement être brillantes pour accéder à ce type de carrière, mais passionnées. Diplômée d’un Bac Scientifique, Pauline a suivi une classe préparatoire intégrée, avant d’intégrer une école d’ingénieurs. Elle est aujourd’hui ingénieur en qualité dans le groupe SAFRAN. 

Crédit photo : Arthur de Tassigny