Pendant le confinement, nous vous avions donné nos meilleurs conseils pour vous motiver à apprendre et pour choisir vos sources et supports de travail. Si vous manquez de motivation, n’hésitez pas à vous y référer (article ici) !
Par Mathilde Lacoume
Temps de lecture : 7 min
Être motivé, c’est bien. Savoir où aller glaner des informations, c’est encore mieux. Maintenant, reste à savoir comment faire en sorte de retenir ce que vous souhaitez apprendre. Aujourd’hui, beaucoup d’entre-vous ont cours à distance ou dans des conditions très particulières. Dans ce contexte, il est particulièrement délicat de se concentrer et de retenir efficacement ses cours pour réussir ses examens.
Dans cet article, nous allons donc tenter de vous aider à optimiser votre mémorisation. Pour cela, nous vous proposerons plusieurs méthodes à mettre en place lors des différentes étapes de l’apprentissage.
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Soyez attentifs et adoptez une démarche active
Si la phase de découverte de l’information est souvent négligée, il s’agit pourtant de la première étape de l’apprentissage. Qui n’a jamais écouté un professeur d’une oreille distraite (en particulier quand il pouvait se cacher derrière son masque pour rêver ou éteindre sa caméra pendant un cours en visio pour faire complètement autre chose) ? De la même manière, qui n’a jamais lu un texte obligatoire en pensant à autre chose et en tournant machinalement les pages alors qu’il serait absolument incapable de résumer les paragraphes sur lesquels ses yeux viennent pourtant de se poser. Si vous ne vous sentez pas concerné, félicitations vous êtes irréprochable ! Mais nous sommes prêts à parier que beaucoup d’entre-vous ont déjà éprouvé des difficultés à maintenir leur attention pendant un cours et c’est tout à fait normal. Cependant, quand vous n’êtes pas attentif, votre premier contact avec l’information est une étape « perdue » de votre mémorisation, et c’est dommage !
Il est important que vous soyez attentif à ce que vous faites quand vous le faites. Être attentif, c’est être focalisé sur l’activité menée, c’est-à-dire ne pas se laisser distraire, pendant une période donnée. Mais n’en demandez pas trop à votre cerveau ! L’attention ne peut pas être maintenue de manière optimale en continu. Avec un peu d’entrainement, vous serez capable de vous concentrer sur des périodes de moins en moins succinctes. Cependant, si vous souhaitez optimiser la prise de connaissance de données, optez pour des périodes de travail relativement brèves durant lesquelles votre attention est maximale.
En cours, essayez de faire la différence entre les moments cruciaux (quand le professeur explique une nouvelle notion par exemple) et les moments moins importants (quand le professeur développe une anecdote ou fait une digression notamment). Une fois que vous avez identifié ces différents moments, ajustez votre degré d’attention : soyez très concentrés pendant les moments-clés et accordez un peu de répit à votre cerveau le reste du temps. Attention, être un peu moins concentré ne signifie pas décrocher complètement du cours et faire autre chose !! Il faut plusieurs dizaines de secondes voire plusieurs minutes au cerveau pour changer d’activité et être réellement attentif. Si vous arrêtez de suivre votre cours pendant deux minutes pour scroller votre actualité Instagram (même si c’est pour voir les nouvelles publications de Thotis), vous ne pourrez pas être immédiatement et complètement attentif quand vous vous rendrez compte qu’un nouveau moment-clé a commencé. Vous manquerez donc des informations importantes.
Lorsque l’on est attentif, on est mobilisé et cela favorise grandement la mémorisation. Cependant, un élève peut tout à fait être concentré et écouter assidument son professeur pendant le cours sans pour autant réussir à engager un processus de mémorisation durable. Pourquoi ? Parce que l’apprentissage est un processus qui nécessite que le sujet apprenant soit actif. L’élève qui écoute son professeur est attentif, certes, mais il est passif, il ne fait « rien ». Ce n’est pas sans raison que les enseignants encouragent la prise de notes par exemple. En surlignant ou en annotant le texte que vous lisez, en prenant des notes (écrites ou vocales, vous pouvez très bien utilisez vos smartphones pour faire des synthèses orales) sur ce que vous entendez ou lisez, vous adoptez une démarche active face à l’information. Analyser, commenter et synthétiser les données vous permet de commencer à vous les approprier ce qui favorisera grandement l’apprentissage par la suite.
Vous savez maintenant comment vous comporter lorsque vous êtes confronté à de nouvelles notions. En cours, vous devez avant tout être attentif et actif. Les trois conseils suivants porteront davantage sur le moment des révisions, c’est-à-dire sur l’appropriation et la mémorisation des connaissances.
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Appropriez-vous les connaissances
En étant attentif et actif lors de la phase de prise de connaissance de l’information, vous commencez déjà à vous approprier les données auxquelles vous êtes confrontés. Mais cette démarche, pour être réellement efficace, doit se prolonger tout au long de l’apprentissage. Répéter mécaniquement des phrases jusqu’à les retenir « par cœur » est à la fois rébarbatif et infructueux sur le long terme. Si vous voulez vraiment retenir une notion, vous devez la faire vôtre. Pour cela, vous devez vous assurer de l’avoir bien comprise.
Diverses techniques peuvent être utiles pour tester votre compréhension. Vous pouvez par exemple essayer de synthétiser un mécanisme sous forme schématique en classant les éléments par ordre d’importance et en faisant apparaître les relations entre eux (en utilisant la méthode de la « carte mentale » par exemple).
Vous pouvez également raconter à un proche ce que vous avez appris. Il peut être intéressant de choisir quelqu’un qui ignore totalement ce dont vous allez lui parler (un membre de votre famille par exemple). En effet, cela vous forcera à synthétiser et à simplifier les informations pour ne garder que l’essentiel et rendre votre discours intelligible.
« Si vous êtes incapable d’expliquer clairement et simplement une chose, c’est que vous ne l’avez pas assez comprise », Albert Einstein
Vous pouvez aussi choisir de dialoguer avec un interlocuteur plus renseigné sur le domaine auquel vous vous intéressez (un de vos camarades par exemple). En débattant et en vous interrogeant mutuellement, vous pourrez amender et perfectionner vos compréhensions respectives d’un même élément. Travailler en groupe est compliqué avec le contexte actuel mais rien ne vous empêche d’utiliser Face Time ou d’autres plateformes équivalentes pour réviser à plusieurs.
S’ils ne permettent pas réellement de mieux comprendre une information, les moyens mnémotechniques sont très efficaces pour s’approprier et pour retenir toutes sortes d’informations. Vous pouvez utiliser des techniques existantes ou en imaginer par vous-même. Ce qui est génial, c’est que les moyens mnémotechniques peuvent s’appliquer à n’importe quoi. En plus, on peut en inventer à l’infini !
Il en existe de plusieurs formes. On peut par exemple utiliser des phrases (ex : « Mon Vieux, Tu M’as Jeté Sur Une Navette » pour retenir l’ordre des planètes du système solaire – Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune), des « tips logiques » (ex : L’arctique est au nord et L’antarctique est au sud parce que le second ayant plus de lettres il est plus « lourd » et « coule » alors que le premier « flotte ») voire même son propre corps (ex : pour savoir combien de jours possède un mois, on ferme les poings et on récite les mois dans l’ordre. Si un mois correspond à une bosse des phalanges, il possède 31 jours, s’il correspond à un « creux » entre deux d’entre elles, il en possède 30).
Répétez encore et encore
Peut-être vous êtes-vous déjà retrouvé dans la situation où quelques jours (voire même parfois quelques heures) après un contrôle, vous vous sentiez incapable de le refaire. On a souvent l’impression que les informations que l’on tente d’apprendre « entrent par une oreille et ressortent par l’autre » ce qui peut se révéler très frustrant. Mais ce n’est pas une fatalité !
Pour y remédier, il faut en fait distinguer deux types de mémoire : la mémoire à court voire moyen terme et la mémoire à long terme. Quand on révise en vue de réussir une évaluation, lorsqu’on tente d’absorber un grand nombre d’informations en un temps limité, on fait fonctionner sa mémoire à court terme. Le cerveau « stocke » les connaissances mais pour une durée limitée seulement. Nous sommes désolés de vous le dire, mais être capable de répéter à l’identique une phrase juste après l’avoir lue ce n’est pas l’avoir mémorisée. Pour fixer sur le long terme, il faut apprendre plusieurs fois la même information. Il est donc important de répéter dans le sens de réviser régulièrement ce que l’on souhaite apprendre pour le retenir durablement.
Lorsque vous apprenez quelque chose pour la première fois, souvenez-vous que votre attention ne peut pas être maintenue à son niveau optimal pendant de longues périodes. Ainsi, au lieu de vous acharner à essayer de retenir un élément en le relisant ou en le répétant en continu pendant 1h30, faites trois séances de 30 min et accordez-vous de vraies pauses, de plusieurs heures voire de plusieurs jours. Ces pauses donneront le temps à votre cerveau d’oublier et aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est ce qui rendra l’apprentissage d’autant plus efficace ! En effet, c’est en tentant de reconstruire l’information (lien ici) lors de la séance de travail suivante que vous apprendrez vraiment. Finalement, le temps cumulé accordé au travail de mémorisation sera le même (1h30) mais vous observerez de réelles différences concernant son efficacité.
Une fois cette première étape de la mémorisation terminée, ne négligez pas les « piqûres de rappel » ! Si vous avez pris du temps pour réviser un contrôle, faites en sorte de ne pas avoir à reprendre vos révisions à zéro au moment des E3C par exemple. Pour cela, faites aussi régulièrement que possible des petits bilans récapitulatifs dans les moments « creux » de votre emploi du temps (ex : sous la douche, en vidant le lasse-vaisselle, avant d’aller vous coucher etc). Si vous vous rendez compte que des choses vous échappent en essayant de vous les remémorer, cherchez l’information manquante et répétez-là d’autant plus fréquemment les jours suivants.
Trompez votre cerveau en alliant l’utile à l’agréable
Si vous n’avez vraiment pas envie d’investir du temps et de l’énergie dans des moments spécifiquement dévolus à l’apprentissage, vous pouvez conserver votre routine habituelle mais en essayant de « rentabiliser » certains de vos loisirs. Si vous adorez écouter de la musique et fredonner vos chansons préférées, cherchez les paroles sur Internet (en particulier si elles sont dans une langue étrangère) et essayez de les chanter « pour de vrai » (c’est bien plus difficile que le yaourt mais bien plus efficace pour travailler votre prononciation). Vous pouvez aussi chercher la traduction des paroles et essayer de retenir les mots que vous ne connaissiez pas (ça marche même pour une chanson en Français !). Si vous aimez regarder « Top chef », vous pouvez vous demander pourquoi un guide gastronomique très réputé (le guide Michelin) porte le nom d’une entreprise de pneumatiques et mener votre petite enquête pendant la pub par exemple.
Le premier guide Michelin est publié à l’occasion de l’exposition universelle de 1900. C’est alors un guide publicitaire offert avec l’achat de pneumatiques. Mais André Michelin a très vite l’idée d’utiliser le guide comme un instrument marketing visant à dynamiser un marché automobile encore embryonnaire en France. A une époque où Internet n’existe évidemment pas et où le tourisme est très peu développé, le guide fournit des informations précieuses et rassurantes (liste des rares garagistes, des médecins, carte routière, liste des curiosités etc) qui permettent aux ménages d’envisager plus aisément l’idée de voyager. L’automobile devient progressivement un bien utile et désirable dans les représentations.
Le maître mot reste une fois encore la curiosité. Les possibilités de vous cultiver au quotidien sont illimitées, laissez libre cours à votre imagination. L’avantage de cette méthode, c’est qu’elle vous permettra d’apprendre des choses liées à un de vos centres d’intérêt (comme le sport) et dans un contexte plaisant (comme une soirée plateau télé). Que de signaux positifs pour votre cerveau ! Il sera dans « de bonnes dispositions » pour retenir et vous remarquerez vite que cela fait une vraie différence pour la mémorisation. Et ce n’est pas parce qu’une information n’est pas directement donnée par l’un de vos professeurs qu’elle n’est pas digne d’être mémorisée voire même réinvestie dans une copie ! Dans une dissertation d’histoire ou de philosophie par exemple, les accroches et les exemples originaux (sans être complètement loufoques ou hors-sujet) peuvent permettre de se distinguer.
Toujours dans cette optique, vous pouvez utiliser le jeu pour retenir les informations et booster votre mémoire. Que vous choisissiez des jeux en ligne ou des jeux de société, que vous jouiez en solo ou à plusieurs, que vous optiez pour des jeux existants ou que vous en inventiez vous-même, vous verrez que les activités ludiques sont des outils de mémorisation redoutablement efficaces. Pas étonnant que personne n’ait envie de se mettre au travail quand on sait que le terme « travail » vient du terme latin médiéval « trepalium » désignant… un instrument de torture ! Le jeu permet de redonner une connotation positive à une activité perçue comme désagréable et ainsi de la rendre plus attrayante et facilement réalisable.
Pour réviser des dates, des définitions ou même des théorèmes de math par exemple, vous pouvez créer un jeu de cartes à double-face et jouer tout seul ou à plusieurs. Pour cela, il suffit d’inscrire un élément d’un côté de la carte (la révolution russe, le mot « urbanisation » ou l’intitulé « théorème de Pythagore ») et d’écrire de l’autre côté un autre élément auquel le premier est associé (ici « 1917-1921 », « processus, continu depuis la première révolution industrielle, de croissance de la population urbaine et d’extension des villes » et « si un triangle ABC est rectangle en C, alors ). Soyez inventifs, vous pouvez détourner voire même inventer de toutes pièces des dizaines de jeux pour vous aider dans vos révisions !
Nous espérons que tous ces conseils vous aideront à mieux mémoriser vos cours et à vivre plus sereinement cette période quelque peu délicate. Gardez en tête que cet article ne constitue pas une méthode figée à appliquer à la lettre mais plutôt un guide dans lequel vous pouvez piocher les astuces qui vous plaisent et qui vous conviennent !