Le jeudi 21 novembre dernier, à l’occasion de la semaine européenne de la réduction des déchets, l’Université de Lille a décidé d’organiser une nouvelle distribution gratuite de kits périodiques mais en voyant plus grand que la fois présente !

Par Mathilde Lacoume
Temps de lecture : 5 min 

Une démarche ambitieuse de l’Université de Lille 

Université de Lille

 

Distribution de kits périodiques écologiques à l’Université de Lille !

L’objectif poursuivi n’était plus seulement celui de la lutte contre la précarité menstruelle. Cette fois, il s’agissait également de promouvoir des protections périodiques durables : l’université a constitué des kits composés d’une coupe menstruelle et de serviettes hygiéniques lavables. 

 

Une démarche innovante et ambitieuse de la part de l’Université de Lille

Les protections périodiques : de multiples problématiques à résoudre

Une femme a en moyenne 450 fois ses règles dans sa vie. Les protections périodiques représentent donc un enjeu central pour la gent féminine. Or, les protections périodiques « classiques » (tampons et serviettes hygiéniques jetables) présentent divers problèmes. 

 

1. Des produits coûteux 

Une femme utilise en moyenne 22 tampons ou serviettes par cycle. Selon un article publié par la mutuelle étudiante LMDE (à découvrir ici), les protections hygiéniques représentent ainsi entre 1500 et 2000 euros de budget au cours de la vie d’une femme. Ce coût peut s’avérer particulièrement lourd à supporter, en particulier pour des femmes qui disposent de ressources limitées comme c’est le cas d’un grand nombre d’étudiantes (20% des étudiants vivent en-dessous du seuil de pauvreté en France). On parle de précarité menstruelle pour désigner la difficulté ou le manque d’accès des femmes aux protections hygiéniques par pauvreté.

 

2. Des produits polluants

Les serviettes hygiéniques et tampons « classiques » sont des produits jetables. De plus, ils ne se prêtent qu’à une utilisation unique et très brève (8 heures maximum). Leur production comme leur consommation sont donc massives, ce qui est source d’une quantité astronomique de déchets très peu voire non recyclables comme le souligne très bien un article de écoconso (que vous pouvez retrouver ici). 

 

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3. Des risques potentiels pour la santé 

Certaines protections hygiéniques « classiques », si elles sont conformes aux diverses normes sanitaires en vigueur, peuvent parfois provoquer tout un ensemble de désagréments tels que des irritations. En effet, beaucoup de tampons et de serviettes hygiéniques sont en partie composés de matières synthétiques et plastiques (rayonne, polyéthylène, polyester, polypropylène) parfois très inconfortables. De plus, des tests provoquent régulièrement des polémiques en révélant la présence de résidus de pesticides, de dioxines, de dérivés halogénés, de phtalates dans ces produits en contact direct avec des muqueuse très sensibles pendant près de 2 250 jours dans la vie d’une femme. 

 

La floraison d’initiatives pour lutter contre la précarité menstruelle

La prise de conscience de la problématique que représente la précarité menstruelle par les acteurs scientifiques, politiques et médiatiques est de plus en plus réelle. En janvier 2019, l’Université de Lille était la première université française à décider de distribuer gratuitement des kits de protections périodiques à ses étudiantes. L’idée avait été lancée par sa Vice-présidente Vie étudiante et de campus – chargée de l’égalité F/H, Sandrine Rousseau, inspirée par le principe du libre-service des protections féminines proposé dans les lycées écossais. Depuis la rentrée scolaire 2019-2020, d’autres universités ont décidé d’agir dans ce sens. C’est notamment le cas de Rennes 2 et de la Sorbonne qui ont installé sur leur campus des distributeurs de protections hygiéniques gratuites. 

Si ces initiatives sont louables, elles ne résolvent malheureusement qu’un des trois problèmes évoqués plus haut. 

 

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L’Université de Lille gagne sur tous les tableaux ! 

1. Une résolution durable du problème de la précarité menstruelle 

En proposant cette nouvelle génération de kits gratuits à ses étudiantes, l’Université de Lille soulage durablement celles qui se trouvent dans les situations les plus précaires. En effet, si les kits précédents ne contenaient pas un nombre suffisant de protections périodiques pour couvrir les besoins des étudiantes pendant plusieurs cycles, les nouveaux produits proposés sont réutilisables pendant plusieurs années (à condition de disposer des équipements nécessaires pour les entretenir correctement, ce qui peut parfois poser problème) : la durée de vie moyenne d’une serviette hygiénique lavable est de 5 ans, celle d’une coupe menstruelle de 5 à 10 ans. 

 

Retrouvez toute l’actualité sur l’Université de Lille ici

 

2. Bye bye la pollution !

Les coupes menstruelles et les serviettes lavables sont des produits réutilisables qui produisent par conséquent moins de déchets que les protections périodiques « classiques ». De plus, elles ne contiennent en général pas de plastiques, ce qui les rend moins polluantes. On peut presque parler de produits « zéro déchet ».

 

3. Des produits plus « clean »

Les composants que l’on retrouve dans les nouvelles générations de produits périodiques écologiques sont le plus souvent plus respectueux de l’environnement mais aussi de la santé (silicones chirurgicales pour les coupes menstruelles par exemple).

L’opération a connu un tel succès que l’intégralité des kits disponibles a été distribuée en un temps record ! L’Université de Lille prévoie de renouveler l’opération en mars à l’occasion de la journée internationale du droit des femmes (aux alentours du 8 mars donc), avec de plus gros stocks cette fois.

 

 

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