La Corporation Nîmoise des étudiants Sages-Femmes donne ses conseils pour bien s’intégrer et réussir ses études de Sages-Femmes à Nîmes.

Par Thibaud Arnoult
Temps de lecture : 5 min

 

Partie 1 : Réussir ses études de Sage-Femme à Nîmes

Réussir Sages-Femmes à Nîmes

Comment s’organise la rentrée pour les nouveaux étudiants sages-femmes à Nîmes ?

La rentrée a eu lieu le lundi 19 août 2019. La première semaine a commencé par une initiation, via des travaux pratiques et quelques cours théoriques. Cela permet de nous familiariser aux soins infirmiers de base en s’entrainant sur des mannequins grâce à un système de simulation. Celui-ci est particulièrement développé sur le site de Nîmes. Une fois cette formation réalisée, nous partons pour trois semaines de stage. Les étudiants sont répartis aléatoirement dans les différents services du CHU de Nîmes, et découvrent ainsi le milieu hospitalier en tant que soignante, aux côtés du personnel hospitalier.

A la fin de ce stage, les cours magistraux commencent. Puis viennent les gardes en maternité (de 12 heures) dans le service de suite de couches. 

 

Quelles sont les erreurs à ne pas commettre en études de sages-femmes  ?

L’arrivée en 2ème année est très excitante. En effet, on sort d’une ou de deux années de PACES et c’est la libération. Mais, cela entraîne souvent un relâchement de pression lors des premiers mois. Or, cette nouvelle année demande une organisation particulière. On découvre de nouvelles matières, il faut réadapter sa méthode de travail, car il ne s’agit plus d’un concours sélectif comme la PACES, mais d’un parcours formatif qui amène à un métier.

 

À découvrir : Les études de Sages-Femmes

 

 

Une des difficultés est aussi de se familiariser avec les différentes structures de stage, il s’agit de s’intégrer et de trouver sa place en tant qu’étudiant dans les équipes de soins. L’emploi du temps peut parfois être difficile à gérer dans les périodes où les gardes sont denses, surtout quand elles coïncident avec nos révisions de partiels. Le risque est de laisser les cours de côté et se retrouver avec beaucoup de travail au dernier moment. Contrairement aux idées reçues, le volume de cours ne diminue pas à la sortie de la PACES (la quantité est toujours présente, c’est le contexte d’apprentissage qui change) ! 

 

Quelles sont les matières phares en 1ère, 2ème, 3ème et 4ème année ?

Pendant les études de Sages-Femmes, en 1ère et 2ème année de maïeutique, nous partageons de nombreux enseignements en commun avec les étudiants en médecine. Mais nous avons également des enseignements spécifiques à la filière sage-femme : 

– en 1ère année : pédiatrie, obstétrique, gynécologie, sciences humaines et sociales, droit, santé publique et “autres systèmes” (c’est une matière regroupant des notions assez variées sur les différents systèmes du corps humain, allant de l’ophtalmologie aux troubles cutanés). 

– en 2ème année : obstétrique, sémiologie clinique.

 

Et les enseignements communs avec les étudiants en médecine sont : 

– En 1ère année : sémiologie générale, appareil cardiovasculaire, appareil respiratoire, néphrologie, hormonologie et  tissu sanguin (hématologie et immunologie).

– En 2ème année : agent infectieux, biomédecine, nutrition, génétique, immunopathologie, médicaments.

– En 3ème année, la pédiatrie, l’obstétrique, et la gynécologie sont les matières principales, auxquelles s’ajoutent le management, l’économie et le droit en 4ème année. 

 

Dans le même registre (vidéo) : Comment bien aborder la PACES ?

 

Comment bien s’organiser et ne pas s’éparpiller ?

Comme pour la plupart des études, il ne faut pas prendre du retard. Travailler les cours régulièrement est la clef de la réussite. Ce sont des notions nouvelles, parfois avec des mécanismes complexes, il est donc préférable de faire un planning afin de rester à jour et de savoir ce qu’il nous reste à revoir.

L’erreur de la plupart des étudiants est de commencer à réviser en octobre, et d’arriver aux révisions en ayant fait un quart du programme. Avec une bonne organisation, on peut voir les cours au fur et à mesure et les révisions sont réelles, et non du “bachotage”. Il est possible de tester ses connaissances en s’entraînant sur des sujets d’annales qui sont à notre disposition sur une plateforme internet, et à la bibliothèque universitaire.

C’est largement faisable d’allier sorties, gardes et révisions. Il suffit juste de commencer à apprendre les cours rapidement et de bien assister aux enseignements dirigés. Enfin, un système bien rodé nous permet de partager nos prises de notes sur une plateforme (google drive), ce qui nous laisse le choix d’assister ou non à tous les cours magistraux, ce sont les ronéos. 

 

Comment s’organisent les stages ?

Les stages en sage-femme commencent très rapidement. Dès la première année de sage-femme, nous avons des gardes de 12 heures à partir de mi-octobre. Nous sommes préparés en fin d’été grâce à des travaux pratiques (comment réaliser un examen clinique, comment faire un interrogatoire…) et la mise en application se fait rapidement sur le terrain avec l’encadrement de la sage femme de garde.

 

Cette expérience est également facilitée par un stage infirmier (que nous faisons avec les étudiants en médecine). Nous sommes répartis aléatoirement dans différents services du CHU, c’est notre premier contact avec l’hôpital et le “soin”. Ce stage nous permet de nous familiariser avec les gestes infirmiers essentiels (prises de sang, pansements, toilettes …), et de nous préparer au mieux pour le relationnel avec les patients qui est fondamental dans notre profession. 

 

Finalement, en 1ère année, toutes les gardes se font dans le service de suites de couches, aux côtés des mamans et des nouveau-nés. En 2ème année, tout s’accélère, il y a des gardes en salles de naissance, en grossesses pathologiques, et en cabinets de sage-femme libérale. Puis en 3ème année, nous passons également en protection maternelle et infantile (PMI), aux urgences gynécologiques, en consultation gynécologique à l’hôpital de jour, en néonatalogie et également au SMUR avec un nombre de place limitée. Enfin, un stage appelé “pré-pro” de 6 mois doit être effectué en 4ème année. Nous avons le droit de nous déplacer dans les villes et régions alentours, voire jusqu’au dom-tom avec l’accord de notre école.

 

Comment faciliter son intégration, auprès des autres étudiants ?

L’intégration dépend souvent de l’ambiance dans la promotion. Il n’est pas toujours facile de revenir à un “format” de classe après la PACES mais avec un peu de bonne volonté, il est très facile de tisser des liens. Avec 30 élèves par promotion, la cohésion et l’entente se créent facilement.

A Nîmes, la faculté est à échelle humaine, ce qui facilite les liens inter et intra-promo. Nous sommes par exemple en stage avec des étudiants d’années supérieures dès la deuxième année. Ces derniers peuvent ainsi nous guider et nous conseiller. Aussi, étant intégrés au sein des étudiants en médecine à travers nos cours en commun, nous sommes également proches de leur promotion. Nous essayons de partager des activités et des évènements ensemble, comme le compagnonnage (tutorat d’années supérieur), car nous avons toujours à apprendre de nos confrères et de nos aînés.

 

Quelles sont les compétences que les étudiants vont acquérir pendant ces quatre années ?

Pendant ces 4 années d’étude de maïeutique, on nous apprend les compétences requises pour devenir sage-femme. Notre champ de compétence est large et continue d’évoluer. Une fois le diplôme en poche, nous sommes capables de pratiquer un accouchement en autonomie, sans l’assistance d’un gynécologue, si l’accouchement se déroule bien. Nous avons la capacité d’accompagner la femme tout au long de sa vie, dès l’adolescence, avec des consultations pour la contraception et des examens gynécologiques (frottis, prélèvements vaginaux, échographies).

 

Étant une profession médicale, nous pouvons prescrire et proposer n’importe quel moyen de contraception. Dans le cadre d’une grossesse physiologique, nous pouvons mettre en place des séances de préparation à la parentalité et à l’accouchement, puis effectuer l’ensemble du suivi en post partum (rééducation périnéale, consultation du post-partum,..). Dans un projet de grossesse, nous pouvons également accompagner le couple dans les activités d’assistance médicale à la procréation (AMP). Enfin, nous pouvons prescrire et accompagner une interruption volontaire de grossesse (IVG) médicamenteuse.

 

Pourquoi recommandez-vous les études de Sages-Femmes ?

La filière maïeutique offre un vaste champ de compétences, mais encore mal connu et reconnu, malgré les possibilités d’évolution. En effet, des “diplômes universitaires” (DU) sont accessibles à la fin de notre cursus pour approfondir certains domaines comme l’échographie, l’acupuncture, la toxicologie, la rééducation, l’hypnose, la sexologie, la nutrition, etc. En parallèle de nos études, nous pouvons également réaliser des doubles cursus masters, comme en sciences humaines, pour envisager une voie pédagogique par exemple, ou en biologie pour s’orienter vers la recherche. Toutes ces possibilités montrent la diversité de notre métier, qui ne se résume pas uniquement aux accouchements, contrairement aux nombreuses idées reçues.

 

Pour ce qui est du milieu de travail, nous pouvons travailler dans les hôpitaux, dans les cliniques, dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI), dans les centres d’aide de Procréation Médicalement Assistée (PMA), ou encore dans son propre cabinet. L’enseignement et la recherche sont des secteurs dans lesquels nous pouvons également nous épanouir. 

 

En conclusion, devenir sage-femme garantit une palette d’emploi sûre, diversifiée et surtout passionnante, dans laquelle la routine n’a pas lieu d’être. 

Pourquoi venir étudier à Nîmes ? Quels sont vos avantages ?

 L’école de maïeutique nîmoise présente de nombreux atouts. C’est d’abord un pôle de simulation. En effet, elle bénéficie de salle de haute simulation équipées de mannequins qui permettent aux étudiants de s’entraîner sur des situations concrètes, au plus proche de la réalité.  

 

De plus, l’équipe enseignante est à l’écoute des étudiants, les encadre et les accompagne tout au long de leur cursus, grâce à une bonne communication. 

 

Étant intégrés à la faculté de médecine, nous avons l’avantage d’être au au sein des différentes promotions d’étudiants, ce qui permet une bonne entente et une coordination associative.

 

Pour conclure, Nîmes est une ville étudiante, accueillante, pleine d’histoire et de monuments imposants, qui nous offre un environnement de travail ensoleillé et agréable au quotidien. 

 

Partie 2 : La Corporation Nîmoise des étudiants Sages-Femmes

 

La Corporation Nîmoise des Étudiants Sages-Femmes est une association de la loi 1901 qui a pour but de représenter les étudiants sages-femmes de Nîmes et de porter leur voix au sein de différentes fédérations (ANESF fédération de filière et AGEM fédération territoriale).

 

Elle a aussi pour but d’écouter les étudiants sages-femmes de Nîmes, de les conseiller au mieux, et de défendre leur droits et intérêts. Cette association permet de dynamiser la vie estudiantine de ses adhérents à travers l’organisation d’événements de solidarité, de prévention, mais également festifs, sportifs et culturels. Elle permet aussi d’améliorer nos compétences de futurs professionnels de santé via l’accès à des formations complémentaires.

 

Quelles sont vos relations avec le corps professoral ?

Nous n’avons pas énormément de liens avec eux, mais nous travaillons sur leur développement. En effet, nous les invitons par exemple à participer à nos évènements comme les cafés-débats, et l’équipe pédagogique nous fait part de son soutien dans nos actions. C’est également sous leur conseil et avec leur appui que nous développons un tutorat sage-femme d’années supérieures. 

 

Comment sensibilisez-vous le grand public à cette belle profession ?

Sur le site de la faculté, notre public est majoritairement composé d’étudiants, notamment ceux en PACES (première année commune aux études de santé). Nous essayons de les sensibiliser à nos compétences et à notre métier lors de discussions par exemple dans le cadre du tutorat, lors d’interrogations sur leur orientation. Ensuite, nous sommes présents aux journées portes ouvertes de la faculté et sur les salons, pour discuter avec les futurs étudiants et leurs parents. 

 

Notre page facebook “Corporation Nimoise des Étudiantes Sages-femmes » est aussi un de nos moyens de communication, nous partageons régulièrement des communiqués de presse au sujet de l’évolution et des problématiques de notre professions. 

 

Comment votre profession est-elle perçue du grand public ?

Lorsque nous discutons avec des personnes qui ne sont pas dans notre cursus, les premières réactions sont souvent “vous faites le plus beau métier du monde”, “vous avez de sacrées responsabilités, faire un accouchement c’est quelque chose”. En fait, c’est notre unique rôle dans l’accouchement qui est principalement reconnu du grand public. Nos compétences dans le suivi gynécologique et dans la contraception sont encore mal connues, que ce soit auprès des jeunes ou des adultes. C’est pourquoi il est important de communiquer sur la diversité, la variété de nos possibilités d’actions et sur notre évolution de carrière, qui pourrait susciter des vocations. 

 

Nos études sont également souvent source de questions telles que “sage-femme c’est 3 ans comme les infirmiers?”. Il est toujours intéressant d’échanger au quotidien avec les personnes que nous rencontrons. Les études de sages-femmes durent 5 ans, demandent un véritable engagement et un soutien de notre environnement familial et amical. En effet, c’est un parcours difficile d’une complexité globale, entre le manque de reconnaissance du caractère médical, la faible visibilité de ce métier et la diversité des enseignements. Une enquête bien-être réalisée par l’association nationale des étudiants sages-femme (ANESF) a d’ailleurs révélé un état de mal-être important pour ces étudiants. 

Mais finalement, les personnes nous félicitent d’exercer ce merveilleux métier, d’accompagner les femmes et les couples dans leurs projet de naissance, et de vivre ces moments intenses de notre quotidien. 

 

Pourquoi avez-vous choisi de vous engager dans cette association ?

L’engagement associatif nous apprend beaucoup de valeurs que l’école ne nous enseignera pas. Travailler volontairement pour faire avancer les choses, pour créer des moments de partages et d’échanges nous rend actifs de notre vie étudiante. S’engager dans l’associatif développe notre sens des responsabilités et de l’écoute, quand il s’agit de faire avancer des projets et de communiquer avec toute une équipe. « Pour ma part, faire partie de la CNESF me permet d’être au plus prêt des besoins locaux des étudiants, de mener des actions et des projets pour améliorer et diversifier leur quotidien.” – La présidente, Laura Rayssac. 

D’autres informations concernant les études de sages-femmes ici 

Comment est organisé le bureau ?

Notre association est constitué d’un bureau restreint, c’est-à-dire de la présidente, du trésorier, de la secrétaire et de la vice-présidente générale, qui est élu en juin pour un mandat d’un an. Ensuite, il y a une quinzaine de personnes en charge de différents pôles : communication, partenariat, santé publique, prévention citoyenneté et solidarité, enseignement supérieur, événementiel, etc. Le bureau est donc composé d’étudiants de différentes promotions, 1ère et 2ème année principalement, et est élu en totalité après la rentrée des 1ères années. 

 

Quels sont vos projets pour l’année 2019-2020 ?

Pour ce mandat 2019-2020, nous aimerions intégrer davantage les étudiants en première année dans l’association. Nous voulons développer notre pôle partenariats avec des acteurs plus innovants, diversifiés, et dynamiser les échanges locaux avec l’organisation régulière de cafés-débats. Nous avons également commencé à instaurer un tutorat sage-femme d’année supérieure, et à améliorer notre réseau de baby-sitting. Enfin, plus propre au coeur de l’association, nous allons instaurer un système de suivi poste par poste entre le bureau restreint et l’ensemble des membres de l’association afin de garantir une bonne cohésion. 

Nous essayons au maximum de donner plus de visibilité à la profession de sage-femme, dans l’université comme à l’extérieur. 

 

Un dernier mot ?

Faire des études de sages-femmes est un véritable enrichissement au quotidien, entre les gardes à l’hôpital et nos cours, nous apprenons tous les jours à être de meilleurs professionnels de santé. A Nîmes, nous avons la chance d’être intégrée à l’université, et de bénéficier de la diversité des enseignements avec les étudiants en médecine, bien que ce ne soit pas toujours facile de s’organiser. Après cette année difficile qu’est la PACES, intégrer la formation de maïeutique permet d’être rapidement aux côtés des patients et des bébés à l’hôpital, et d’apprendre les compétences de notre futur métier. 

 

Sage-Femmes à Nîmes

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