Retour sur la grande finale nationale du concours d’éloquence scientifique “Ma thèse en 180 secondes” (MT180), édition 2025, co-organisée par France Universités et le CNRS. Dans cet article, nous mettons en lumière les parcours croisés de trois doctorantes finalistes du concours MT180. Parmi elles, Ondine Simonot-Béranger, la grande gagnante de cette édition 2025, qui représentera la France lors de la finale internationale en novembre prochain, à Bucarest en Roumanie. 

Par Valentine Dunyach

Retour sur la finale nationale du concours “Ma thèse en 180 secondes” 2025

Après plus de six mois d’aventure à travers la France, 33 finales locales et régionales, les 16 finalistes retenus à l’issue des étapes régionales ont pris part à la grande finale nationale du concours d’éloquence scientifique “Ma thèse en 180 secondes”.  L’événement , organisé par par France Universités et le CNRS, s’est tenu le 17 juin à la Grande Halle de La Villette, à Paris. Pour l’occasion, des lycéens, des camarades de thèses, des familles, mais aussi des curieux étaient présents dans l’auditoire pour assister au spectacle de médiation scientifique. Cet événement est gratuit et ouvert à tous les publics, sous réserve d’inscription. 

Les prestations ont été évaluées selon trois critères : la clarté, la qualité pédagogique et la capacité à captiver l’auditoire.
À l’issue de la finale, cinq lauréates et lauréats ont été désignés, marquant la clôture de cette édition 2025.

Tout au long de la soirée, les doctorants finalistes se sont succédé sur scène pour relever un défi de taille : convaincre le jury et le public en seulement trois minutes -ou plutôt, 180 secondes. Prochaine étape : la grande finale internationale, prévue début octobre à Bucarest, en Roumanie.

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MT180 : Ondine Simonot-Bérenger sacrée grande lauréate de l’édition 2025

Ondine Simonot-Bérenger a remporté le premier prix du jury lors de la finale nationale 2025 du concours d’éloquence scientifique Ma thèse en 180 secondes, organisée par France Universités et le CNRS. Représentant l’Université PSL – École Normale Supérieure, elle a conquis le jury et le public avec une présentation captivante de sa thèse, intitulée “Cognition sociale, émotions et fiction : le théâtre comme lieu d’expérimentation des sciences cognitives”.

Grâce à cette victoire, elle décroche sa place pour représenter la France lors de la finale internationale, prévue le 2 octobre prochain à Bucarest.

Éloquence, passion et science : trois doctorantes, dont Ondine Simonot-Béranger, partagent leur expérience du concours

Ondine Simonot-Bérenger est doctorante en sciences cognitives, actuellement en quatrième année au sein du programme SACRe de l’ENS, qui lui confère le statut d’artiste-chercheuse.

Pour la première fois dans l’histoire du concours, une doctorante issue de ce programme remporte le Premier Prix du Jury de Ma thèse en 180 secondes.

Son travail de recherche explore les frontières entre théâtre et sciences cognitives, à travers une thèse intitulée : “Cognition sociale, émotions et fiction : le théâtre comme lieu d’expérimentation des sciences cognitives”.

“J’ai toujours adoré la scène.”, explique-t-elle. “Pour MT180, on a un peu ce truc de vouloir donner du show:” 

Petite fille très timide, sa mère l’inscrit au théâtre à 6 ans. Ondine est immédiatement charmée. Elle hésite même à en faire son métier. Elle poursuit le théâtre en amateur, devient metteuse en scène dans une association, puis critique de théâtre pendant six ans. 

À l’ENS, elle suit une double formation : un master en sciences cognitives et un diplôme en études théâtrales. Découvrir MT180 comme spectatrice a marqué un tournant pour elle : “J’avais trouvé ça génial de découvrir plein de sujets en formats courts. Quand je me suis retrouvée en thèse, j’avais envie de faire partie des gens que j’admirais plus jeune.” 

Aujourd’hui, elle fait de la médiation scientifique dès qu’elle en a l’occasion.

Pour sa prestation dans “Ma thèse en 180 secondes”, Ondine a captivé le public en ouvrant avec une simulation de trou de mémoire ; un clin d’œil habile à son sujet de recherche. Rien de tel qu’un exemple concret pour marquer les esprits !

 

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Charline Coudun (Université Grenoble Alpes) a remporté le Prix des lycées, pour sa thèse Les marges continentales du plateau de Demerara au Crétacé : étude sédimentologique, stratigraphique et structurale des plongées profondes de la campagne DIADEM.  

Elle est doctorante en géosciences marines, a toujours su qu’elle voulait comprendre la Terre. Issue d’une prépa BCPST, elle intègre une école d’ingénieurs spécialisée en géologie avant de se lancer dans un doctorat en troisième année sur les fonds marins. Une passion peu connue du grand public, qu’elle défend aujourd’hui avec ferveur :

“Je me confronte souvent au fait que personne ne comprend vraiment ce que c’est que la géologie marine. J’ai choisi un métier passion qui fait battre mon cœur tous les jours.”

C’est un ami, ancien participant, qui lui donne l’élan : “Quand j’ai vu son “spitch”, je me suis dit que c’était possible de parler de géologie sur scène.”

Depuis MT180, elle s’investit davantage dans la médiation scientifique. Un tournant. Elle suit un coaching intensif d’environ 40 heures avec un coach certifié de l’Université Grenoble Alpes : “J’apprécie énormément cette personne, nous sommes même devenus amis.”

Mais l’exercice est aussi une épreuve : “l’aspect scénique me plaît beaucoup… et me terrifie en même temps. C’était un vrai challenge, très dur !”

Khouloud Abdallah Chatti est doctorante en sciences de l’éducation et de la formation à l’Université de Toulouse. Agrégée et ancienne étudiante du master MEEF, elle connaît bien les coulisses du métier d’enseignante.

Sa thèse, menée au sein du laboratoire Éducation, Formation, Travail et Savoirs (Université Toulouse – Jean Jaurès / ENSFEA), porte sur : Le rapport à l’erreur du sujet enseignant en sciences et techniques médico-sociales (STMS) : construction de cas rapprochés en didactique clinique.

Son engagement dans Ma Thèse en 180 secondes trouve tout son sens : elle souhaite avant tout montrer l’exemple à ses élèves et valoriser la recherche en éducation : “Lors de la préparation au Grand Oral avec mes lycéens, je me suis dit que ce serait une bonne chose pour eux de voir leur prof se challenger. Une super expérience pour leur montrer que nous aussi, en tant qu’enseignants, on peut se mettre en danger.”

Cela faisait plusieurs années qu’elle envisageait de participer. Elle attendait le bon moment : “Je voulais attendre de finir ma thèse pour me lancer. C’était une façon de diffuser la recherche auprès d’un public plus jeune, dans une démarche de médiation entre sciences et société.”

Khouloud a également bénéficié de 21 heures de formation réparties sur trois jours à l’Université de Toulouse.

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Une aventure empreinte de trac et de solidarité 

Malgré leurs expériences variées, toutes confient avoir eu le trac ; même Ondine, pourtant rompue à la scène. Cette aventure humaine les a soudées :

“On se voit dans des moments stressants, c’est une aventure unique, assez intense”, confie Charline. “C’est important que l’ensemble du groupe réussisse.”

Elle ajoute : “MT180, c’est bien plus qu’un concours. C’est une façon de partager sa passion, de démocratiser la recherche… et de se dépasser.”

“J’aurais aimé qu’on m’emmène voir ça au lycée !”, s’exclame Ondine. “Le plus important, c’est de prendre plaisir.”, conclut-elle, avant de monter en scène. 

Les prix de l’édition 2025 : 

  •     Premier prix du jury : Ondine Simonot-Bérenger (Université PSL – École Normale Supérieure), avec sa thèse, intitulée “Cognition sociale, émotions et fiction : le théâtre comme lieu d’expérimentation des sciences cognitives”.
  •     Deuxième prix du jury : Maëlan Tomasek (Université Clermont Auvergne), pour sa thèse « Evolution des capacités cognitives dans un modèle de radiation adaptative : les cichlidés du lac Tanganyika”.
  •     Troisième prix du jury et prix du public : Jérémy Defrance (Université de Montpellier), pour sa thèse “Etude du rôle de la variation spatio-temporelle des ressources sur la différentiation observée chez la mésange charbonnière Parus major en milieu urbain”.
  •     Prix des lycées : Charline Coudun (Université Grenoble Alpes), pour sa thèse “Les marges continentales du plateau de Demerara au Crétacé : étude sédimentologique, stratigraphique et structurale des plongées profondes de la campagne DIADEM”.

Les lauréates et lauréats 2025 du concours « Ma thèse en 180 secondes ». © MT180/France Universités-CNRS/Alexandre Sitter