Ce matin se tenait la première conférence de presse de rentrée de Gabriel Attal au poste de ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. L’occasion pour lui d’annoncer les mesures phares mises en place par le gouvernement.

Par Valentine Dunyach

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Aux côtés de Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels de la France et de Prisca Thevenot, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Gabriel Attal est venu compléter ses déclarations faites hier soir sur le plateau de TF1. Formation des enseignants, spécialités au lycée, apprentissages fondamentaux en primaire et au collège, lutte contre le harcèlement scolaire… Lors de cette conférence de presse tenue ce 28 août au 110 rue de Grenelle, Gabriel Attal a donné le ton concernant les grands axes de cette rentrée 2023-2024, annonçant trois objectifs bien définis : 

  • Élever le niveau des étudiants ; 
  • Faire respecter, au sein de l’École, des droits et des devoirs ; 
  • Bâtir une école de confiance et émancipatrice. 

Le successeur de Pap Ndiaye s’est donné pour mot d’ordre de “réparer l’école” en profondeur, dans la lignée de ses prédécesseurs. Il a également appuyé, ce matin, sa volonté de renforcer l’école laïque comme lieu d’émancipation, interdisant notamment l’abaya dans le milieu scolaire. Sur le sujet de la laïcité, Gabriel Attal souhaite former avant 2025 pas moins de 314 000 personnels éducatifs et de direction à ses enjeux. 

Un soutien à l’apprentissage apporté aux élèves pour réhausser leur niveau 

Afin “d’élever le niveau des élèves” et renforcer l’égalité des chances, comme le souhaite le ministre Gabriel Attal, les élèves de maternelle, primaire et collège bénéficieront d’accompagnement scolaire en fonction de leur niveau. Les classes de maternelle devraient être dédoublées et les classes de primaires plafonnées à 24 élèves par classe. 

De plus, l’accent sera porté sur les apprentissages fondamentaux caractérisés par la lecture et l’écriture au cours du CM1 et CM2. Une évaluation nationale sera réalisée pour tous les élèves de CM1. Les élèves de CM2 devront, quant à eux, traiter un texte écrit par jour pour renforcer leurs acquis avant d’intégrer le collège et donc la classe de 6ème. 

Face à l’absentéisme ou le non-remplacement du personnel éducatif, le ministre a aussi assuré qu’il y aurait, “à la rentrée, un enseignant devant chaque élève”. En classe de 6ème, un système de soutien en Français et en Mathématiques va être mis en place pour rattraper un potentiel retard des élèves (1h de soutien hebdomadaire) et le dispositif « Devoirs faits » généralisé à tous les élèves. Ces heures seront assurées par des professeurs mieux rémunérés. Une reconnaissance vivement attendue par le corps enseignant.

Une revalorisation des salaires du personnel éducatif 

L’accent sera placé sur la formation des enseignants, qui bénéficieront de plus d’heures de formation et, de préférence, durant les périodes de cours. Le gouvernement entend également mettre en place des remplacements de professeurs plus efficaces, pour éviter de faire perdre aux élèves « jusqu’à parfois une année d’enseignement ». Gabriel Attal a également annoncé lors de cette conférence de presse de rentrée une revalorisation des salaires des professeurs, allant de 125 euros jusqu’à 250 euros net mensuels. Cette mesure significative et très attendue par le corps éducatif s’inscrit dans une volonté globale du ministère d’attirer de nouveaux professeurs, dans un milieu éducatif qui souffre d’un manque d’effectifs. 

Les AESH ou “Accompagnants d’élèves en situation de handicap” verront eux-aussi leurs salaires revalorisés (à hauteur de 10 à 13 %) et 6.500 AESH seront recrutés. Les chefs d’établissements bénéficieront quant à eux de 1 000 euros supplémentaires chaque année. Le gouvernement entend recruter plus et fait valoir cette revalorisation inédite des salaires du personnel éducatif : « Pas un seul professeur titulaire ne touchera moins de 2 100 euros nets par mois », a assuré Gabriel Attal ce matin, lors de sa conférence de presse de rentrée. 

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Des modifications d’échéance pour les épreuves de spécialité du bac

Comme l’avait déjà laissé entendre le chef de l’État il y a peu, les épreuves de spécialité du baccalauréat ne se tiendront plus en mars mais bel et bien en juin. Cette modification confirmée par le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse sera d’ailleurs effective dès l’année scolaire 2023-2024. Le ministre annonce également un retour de l’enseignement de mathématiques pour tous les élèves sans exception, sans prise de compte des spécialités choisies dans leur cursus, à hauteur de 1h30 minimum. Aussi, les élèves ne devront plus étudier que 16 textes au lieu de 20, dans le cadre de leur épreuve du bac de français. 

Autre changement concernant le grand oral cette fois-ci, puisque l’étape attribuée au projet d’orientation de l’élève sera supprimée. Selon Gabriel Attal, ces annonces liées aux spécialités n’auront pas d’incidence majeure sur le calendrier Parcoursup, même si cela signifie que ces choix ne seront plus pris en compte par les écoles Post-Bac. 

Enfin, du côté de la formation en lycées professionnels, les élèves percevront désormais une rémunération lors de leurs stages en entreprise, jusqu’ici non rémunérés. Comme l’indique Carole Grandjean, la ministre chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, ce montant atteindra : “50 euros par semaine en classe de seconde, 75 euros en première et 100 euros en terminale, soit jusqu’à 2 100 euros sur un cycle de trois années de formation ».

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Des moyens concrets mis en place pour lutter contre le harcèlement scolaire

À l’école ou sur les réseaux sociaux, le harcèlement est un fléau social dont le gouvernement souhaite venir à bout. Pour cela, le ministre a annoncé la mise en place de mesures concrètes visant à punir les « harceleurs » et renforcer ainsi la protection des enfants. Ainsi, un élève “harceleur” pourra désormais être renvoyé sur décision du corps enseignant, d’un établissement dans lequel il était à l’origine inscrit. Auparavant, c’était à la victime de changer d’école. De plus, un référent harcèlement scolaire par établissement continuera d’être présent, pour permettre aux enfants et adolescents de se confier à un adulte formé sur ces sujets.

Enfin, le ministre a pour projet de “bâtir un véritable service publique de la culture” et de faire de l’émancipation par l’éducation artistique “le marqueur de l’école de demain”. Une mesure caractérisée par la généralisation de l’accès au Pass Culture pour tous les élèves de 6ème et 5ème en France. 

Enfin, afin de  le bien-être