Créée en 1995, l’ESTIA (École Supérieur des Technologies Industrielles Avancées), est un établissement public habilité par la CCI, Chambre de Commerce et d’Industrie. Elle forme des ingénieurs généralistes innovants et trilingues qui sont des acteurs du changement, autonomes et responsables.  L’ESTIA propose deux bachelors post-bac : le bachelor en ingénierie et le bachelor Designer Concepteur Industriel. Jérémy Legardeur, enseignant et chercheur au sein de l’ESTIA nous présente ces deux bachelors. 

 

Par Morgan Verres
Temps de lecture : 4 minutes

 

BACHELORS ESTIA

Pouvez-vous nous présenter le Bachelor Usine du Futur et le Bachelor Designer Concepteur Industriel ? 

Le bachelor Usine du Futur se déroule sur trois années et est accessible en post-bac. Cette formation est centrée sur la technologie 4.0. Cela comprend la digitalisation, la robotisation, ou encore le big data. Nous formons les étudiants à accompagner les entreprises face aux prochaines mutations technologiques. À l’issue de ce bachelor, l’étudiant sera immédiatement opérationnel et sera capable d’assumer les responsabilités de développement technique et de gestion de projets. Ce bachelor est destiné à un lycéen ayant des aptitudes dans les sciences et les mathématiques. 

 

Enfin, la toute dernière nouveauté de la rentrée 2021 de l’ESTIA, est le bachelor Designer Concepteur Industriel. C’est un bachelor « hybride » en coopération avec l’école de Design ESDL de Mont-de-Marsan dans les Landes. Cette formation s’adresse aux jeunes passionnés par la conception de produits et de systèmes. Il est également destiné à ceux qui veulent allier la créativité et l’innovation à des compétences techniques solides. À travers cette formation, ils apprendront à conceptualiser et rendre des produits « utiles ».

Cette formation s’adresse surtout à des étudiants qui ont une appétence pour les arts graphiques et le design de produit.

 

Est-ce que les profils littéraires ou économiques ont leur chance de réussir dans l’un de ces deux bachelors ?

Depuis la réforme du baccalauréat, nous recrutons au cas par cas. Cependant, il est vrai que pour le bachelor Usine du futur, avoir un profil scientifique est vivement recommandé pour ne pas dire obligatoire. Par contre, pour le bachelor Design, nous allons davantage nous pencher sur la personnalité du candidat plutôt que sur les spécialités choisies au lycée. Nous sommes aussi très sensibles aux candidatures qui montrent une énergie créative débordante, comme l’art, le dessin, la sculpture, l’upcycling…  

 

En quoi le bachelor Designer Concepteur Industriel est-il innovant ?

Nous le pensons innovant, car, les écoles proposent très peu de formations hybrides. Nous avons fait une sorte d’introspection pour savoir ce qui se faisait de mieux dans le design et dans l’ingénierie.  L’ESTIA veut créer des profils attractifs pour pallier aux besoins, caractériser les futurs utilisateurs, et être capable de les observer pour anticiper les tendances.

Avant de lancer ce programme, nous sommes allés interviewer les entreprises de la région : des grands groupes, des PME, des agences de design ainsi que des bureaux d’études. Nous les avons interrogé sur leurs besoins. Certains nous ont affirmé qu’en raison de leur statut entrepreneurial, ils ne pouvaient pas se permettre d’embaucher à la fois un ingénieur et un designer. Des profils hybrides à la fois de design et d’ingénieur, issus de notre formation, représentent une aubaine pour ces petites entreprises. Ce sont des profils très recherchés par les grands groupes dans le cadre de leurs processus d’innovations.

 

Quelles sont les modalités d’admissions pour les deux bachelors de l’Estia ? 

La première étape de sélection est réalisée sur dossiers. Les lycéens doivent candidater directement sur le site de l’ESTIA, c’est-à-dire hors Parcoursup. Pour le bachelor Designer Concepteur Industriel, nous demandons, en plus du dossier, une vidéo de présentation. Cela nous permet de repérer les fortes personnalités. Les candidats dont les dossiers auront été retenus seront convoqués pour entretien et un concours.

Comment se passe la première année au bachelor Usine du Futur et au bachelor Designer Concepteur Industriel ?

La première année du bachelor Usine du Futur est une année de découverte et d’apprentissage. Les étudiants découvriront des matières telles que : 

  • Robotique, électricité, automatique 
  • Génie industriel et sciences humaines économiques et sociales 
  • Les langues : anglais et espagnol 
  • Mécanique et technologie mécanique 
  • Projets et technologies 
  • Systèmes numériques 

Cette année est dédiée à la sensibilisation, à la conception de produits, à l’électronique et à l’automatisme et à tout ce qui relève de la programmation informatique. La spécificité de ce bachelor réside dans le fait que l’étudiant pourra toucher à toutes les technologies.

 

En ce qui concerne la première année du bachelor Designer Concepteur Industriel, nous les accompagnons sur tout ce qui concerne la conception de produits mais sans prendre en compte l’électronique. Les étudiants découvriront des matières telles que : 

  • Les techniques de dessin
  • La mécanique 
  • L’infographie 2D et 3D 
  • Le prototypage, la modélisation et le maquettage 
  • La culture du design
  • Le coaching pour apprendre à pitcher

À savoir que pour les deux bachelors, toutes la pédagogie s’articule autour de projets, certains en partenariat avec des entreprises, que les étudiants auront à faire en groupe.

Au sein du bachelor Designer Concepteur Industriel, les étudiants ont trois projets à mener individuellement sur des sujets imposés. Les étudiants de la rentrée 2021 ont démarré l’année avec ce sujet : comment revisiter les accessoires de plancha ? Ils travaillent avec l’entreprise locale Forge Adour afin de repenser, et de redesigner complètement leur plancha. C’est intéressant pour les étudiants de travailler avec des produits qui ont une identité particulière et de chercher comment on peut les revisiter complètement. 

 

Pensez-vous que le cadre géographique dans lequel se situe l’ESTIA a un impact sur les bachelors ? 

L’ESTIA se trouve dans la ville de Bidart, non loin de Biarritz. Il va donc de soi que la culture basque, la région, le cadre de vie, notre écosystème et les entreprises locales proches ont une réelle influence sur la manière dont nous concevons nos formations.  À l’ESTIA, nous écoutons en permanence les besoins entrepreneuriaux de notre territoire local. 

 

Quel est la place de l’international dans vos formations ? 

L’international est omniprésent à l’ESTIA. Dans les deux bachelors, les étudiants ont en moyenne huit heures d’anglais et d’espagnol par semaine. En complément, plusieurs enseignements technologiques sont réalisés en anglais et en espagnol. L’objectif est de former des étudiants en fin de cursus à un niveau B2 en anglais et en espagnol. Cela leur permettra de travailler à l’étranger plus aisément. 

De plus, pour les deux bachelors, il est nécessaire d’effectuer au minimum 4 semaines à l’étranger lors d’un stage par exemple. Il n’est pas possible de faire une de ces formations entièrement en anglais ou en espagnol, mais, le corps professoral d’ESTIA qui est composé de 24 nationalités différentes, dont des professeurs anglophones ou hispanophones qui peuvent faire leurs cours dans leur langue maternelle.

Ces deux bachelors bénéficient des 35 accords de mobilité académique de l’ESTIA. Ces accords permettent aux étudiants de vivre une expérience à l’étranger : en Europe, en Asie, en Amérique du Sud, en Afrique et en Amérique du Nord.

 

En quoi ces formations sont-elles professionnalisantes ? 

Dès la première année, l’étudiant(e) se professionnalise avec un stage de 6 semaines en entreprise. En deuxième et troisième année, le stage passe de 6 à 8 semaines minimum.

Nous proposons aux étudiants des workshops d’entreprise, et ce, surtout pour le programme bachelor Designer Concepteur Industriel. Ce qui est intéressant, c’est que lors de ces workshops, les étudiants ne sont pas passifs : ils doivent participer. Par exemple, nous avons organisé un workshop d’une semaine avec Décathlon. Nous avons convié les étudiants en design et invité des étudiants venant d’autres établissements (mode, marketing, ingénieur, designer) afin qu’ils réfléchissent tous ensemble à améliorer les produits de Décathlon.

Tout au long de leur parcours, les étudiants rencontrent systématiquement des entreprises via les workshops, les conférences et les stages… L’ESTIA propose ce que nous appelons « les 24h de l’innovation ». J’en suis par ailleurs le créateur et la marque est déposée par l’ESTIA. Lors de cet événement, les étudiants ont 24 heures chrono pour proposer une solution à une problématique donnée par les entreprises. Pendant 24h, jour et nuit, les étudiants travailleront en équipe, qu’ils auront constituée eux-même. À la fin, chaque groupe passera devant un jury et un public, et devra pitcher sa solution.

Cet événement est ouvert à tous les étudiants de France. C’est entièrement facultatif et le travail n’est pas évalué. Le but est de passer un moment exceptionnel qui permettra à l’étudiant de repousser ses limites. C’est un moment sérieux et créatif !

La prochaine édition aura lieu les 9 et 10 décembre 2021, et à partir de cette année, cet événement se nommera « les 24h de l’innovation pour la planète ».

 

Quel conseil donneriez vous aux lycéens qui souhaiteraient intégrer un des deux bachelors de l’ESTIA ?

Avant toute chose, venez nous rencontrer ! Il est plus facile de faire un choix après avoir vu de ses propres yeux le lieu où on est susceptible de devenir étudiant. 

En ce qui concerne la candidature, soyez le plus naturel possible et restez fidèle à vous-même. Parlez de vos passions et de ce qui vous fait vibrer dans la vie !

 

Comment s’organise la vie associative à l’ESTIA ? 

La vie associative de l’ESTIA est riche et dynamique. Chaque année, une nouvelle association étudiante est créée à l’ESTIA, dans le sport, dans le textile, dans la robotique ou encore dans le domaine culinaire,  il y a vraiment de tout !

La région est un réel atout pour nous, car elle offre un véritable terrain de jeu pour les étudiants de l’ESTIA : nous avons par exemple des associations sports de glisse qui proposent du surf ou du ski dans les Pyrénées. Nous avons également une association de dégustation de vin qui a pour vocation d’apprendre aux étudiants à différencier les bons vins et la manière dont il est dégusté. 

Le BDE quant à lui, organise des soirées au sein de l’établissement, des afterworks ainsi que le gala de nos diplômés.