Tu souhaites devenir médecin ? Découvre les études de médecine en partenariat avec l’ANEMF (Association Nationale des Étudiants en Médecine de France) ! Pierre, étudiant de médecine et vice-président de l’ANEMF, nous explique tout.

 

C’est quoi un médecin ?

Un médecin est un professionnel de santé (il est important de rappeler qu’il ne travaille jamais seul !), qui va non seulement pouvoir diagnostiquer des pathologies et y apporter des solutions, donc soigner, prescrire, mais aussi faire de la prévention, de l’éducation à la santé, coordonner des équipes de santé, rediriger les patients vers d’autres professionnels. Le médecin s’inscrit dans un système de soins en collaborant avec tous les autres professionnels de santé.

 

Combien de temps durent les études de médecine ?

Les études de médecine peuvent durer de 9 à 12 ans. Les six premières années d’études sont communes à tous les étudiants, et la seconde partie, qu’on appelle l’internat, dure entre 3 et 6 ans selon la spécialité choisie.

En France, ces études passent par l’université. Il faut candidater via Parcoursup pour la première année, qui est une année de lancement dans le cursus. Une fois qu’on est lancé ensuite, on est quasiment certains d’arriver à bout de la formation, à la seule condition de valider les différents partiels chaque année.

Le nombre d’années qui suit la 6e année générale dépend de la spécialité choisie parmi les 44 spécialités possibles. Par exemple, pour faire de la médecine générale, il faut faire seulement 3 ans d’internat, mais cela peut aller de 4 à 6 ans pour d’autres spécialités. Ce sont les spécialités de chirurgie qui sont souvent les plus longues.

 

C’est quoi le PASS et la LAS (Réforme de la PACES) ? 

Le PASS et la LAS fonctionnent de manière inverse l’un par rapport à l’autre.

Le PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé) se fera majoritairement dans le domaine de la santé, avec une majeure de santé et une discipline mineure au choix : on prend un peu ce qu’on veut selon les disciplines proposées, le choix dépendra donc de chaque université.

La L.AS (Licence d’Accès Santé) propose le choix d’une majeure disciplinaire de licence au choix, avec une partie d’enseignement en santé qui sera cette fois en mineure.

 

Un mot sur les licences Sciences pour la Santé (LSPS) dans certaines universités ?

Il s’agit de licences un peu particulières, qui offrent la possibilité de s’orienter vers le paramédical. Il faut savoir que les PASS et LAS offrent accès aux 4 filières MMOPK ( Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie, Kinésithérapie) et seulement parfois le paramédical. Pour s’orienter vers le paramédical donc, on choisira une LPSP, qui est une sorte « d’entre-deux » entre le PASS et la LAS, même si on le rapproche plus souvent de la LAS. Il s’agit de systèmes vraiment spéciaux, j’invite les étudiants à se renseigner directement auprès des universités, car les modalités peuvent varier.

 

Découvre notre page Thotis sur les études médicales

Les études médicales (médecine, kinésithérapie…)

 

 

Quelles spécialités au lycée choisir pour les études de médecine ?

Il y deux manières de répondre à cette question : d’abord, il peut être intéressant pour des études de santé qui offriront une réflexion poussée des sciences de garder quelques matières scientifiques. C’est là la recommandation globale de Parcoursup.

D’un autre côté, l’esprit de la réforme PACES est de dire qu’il existe plein de profils différents qui peuvent réussir même avec des spécialités qui ne sont pas strictement scientifiques. C’est d’autant plus vrai que maintenant en LAS on peut avoir un parcours où on étudie majoritairement l’histoire, par exemple, avec une mineure en santé. À ce moment le choix d’une spécialité d’histoire au lycée peut être approprié.

En bref, aujourd’hui le choix des spécialités n’est pas restrictif : tout dépend de la voie d’accès qu’on souhaite prendre.

 

Comment se préparer dès le lycée aux études de médecine ?

Tout d’abord, je dirais qu’il faut bien se renseigner sur l’orientation. Avant même de se lancer dans ce cursus, il faut savoir si c’est le bon, car c’est des études très longues. Il faut se renseigner sur ce qu’on veut.

Ensuite, une fois qu’on est sûr que c’est ce qui nous intéresse, il peut être intéressant de considérer le bac et les années qui précèdent le bac comme un entraînement : pas pour les connaissances de fond, car l’université offrira énormément de connaissances nouvelles, mais pour apprendre à se connaître : comment on travaille, quelle est sa méthode, etc. C’est selon moi la clé pour réussir sa première année de médecine et bien continuer par la suite.

 

Comment se passe l’année de PASS & LAS ? Les partiels ? Le classement ?

Concernant les partiels : en PASS, il y a 1 examen par semestre. Ce sont des examens classants, donc les étudiants ont une note et un classement à la fin. C’est grâce à ce classement qu’ils sont sélectionnés ou non pour la 2e année d’études.

En LAS, cela varie d’une université à l’autre. Parfois il y a 1 seul examen en fin d’année, ou 1 par semestre. Cela dépend de quand commencent les cours en début d’année, comme la charge de travail est un peu moins importante qu’en PASS.

Concernant la sélection, cela se fait par le classement : un numérus apertus est fixé, permettant de déterminer le nombre d’étudiants qui peuvent passer en 2e année. En fonction du classement, on est dans le numérus ou pas, et on passe en 2e année ou pas.

 

Pour bien comprendre le système de PASS & LAS, retrouve notre dernière vidéo sur ces deux voies d’accès :

 

 

Un mot sur le numérus apertus ?

Le numérus apertus n’a pas toujours existé, il est arrivé avec la réforme de 2020. Avant on parlait de numérus clausus, mais en soi il n’y a pas de grand changement entre les deux. Ce qui a changé, c’est la manière de sélectionner : avant, il y avait un concours et un classement, point. Aujourd’hui, le numérus ne compte pas seul, il faut aussi valider son année selon une note définie (parfois la moyenne, parfois une note arbitraire) qui est fixée en collaboration entre la région et l’université. La région détermine les besoins du territoire et l’université détermine la capacité d’accueil pour les étudiants. Le numérus apertus est fixé par la région et l’université pour 5 ans : le numérus actuel est donc valable jusqu’en 2025, puis on renouvellera jusqu’en 2030, etc. A noter qu’avec le numérus actuel, il y a plus de places qu’avant la réforme.

 

Comment se passe l’admission en médecine (oraux, grands admissibles…) ?

L’admission se fait en 2 étapes. Il y a la possibilité d’avoir des grands admissibles : une fois qu’on a eu les classements, on considère que ceux qui ont le mieux réussi peuvent passer directement en 2e année de médecine. Faire passer les mieux classés n’est pas forcément obligatoire : certaines universités ne font pas de système grands admissibles. Dans tous les cas, il y a au maximum 50% d’étudiants grands admissibles.

Pour le reste, il faudra passer des examens oraux. Il y a forcément 2 épreuves orales, parfois aussi un écrit en plus si l’université considère que c’est nécessaire. La seule règle est d’avoir 2 examens oraux dont la totalité doit durer au moins 20 minutes. On évalue donc pas uniquement les connaissances de fond des étudiants, mais aussi de manière plus large leurs compétences humaines, sociales, etc.

Pour le déroulé des oraux, c’est assez libre selon les universités. On retrouve régulièrement une étude de texte qui sera plus ou moins en lien avec le domaine de la santé, pour faire ressortir les compétences humaines chez l’étudiant. Derrière on a souvent une mise en situation, par exemple un acteur vient jouer une situation donnée et les examinateurs observent la réaction de l’étudiant. Je conseille d’aller voir les tutorats locaux de chaque université, ils proposent souvent des examens blancs qui donnent une meilleure idée du déroulé de chaque examen.

 

Question fréquente : peut-on redoubler son année de PASS ? Son année de LAS ?

La LAS peut être redoublée mais pas la PASS.

L’objectif est de ne plus avoir le redoublement qu’on avait en PACES. Si on a raté le PASS, on peut se réorienter en LAS pour commencer une autre voie. Il y a toujours une deuxième chance en LAS, tout cas. En LAS, le système est comme celui de toute licence universitaire classique, avec la possibilité de redoubler sans souci.

La seule règle mise en place est qu’on ne peut pas jamais candidater au même niveau d’études : donc un étudiant en LAS1 ne peut pas re-candidater en LAS1, et doit passer en LAS2 voire LAS3. C’est ce qui a été appelé « la marche vers l’avant ».

 

Tous nos contenus sur le PASS et les LAS sont à découvrir ici !

Après la 1ère année de santé, comment s’organisent les études de médecine ?

Après la première année en PASS ou LAS, on prépare le DFGSM (Diplôme de Formation Générale en Sciences Médicales), pendant 2 ans. C’est donc l’équivalent d’un bac +3. L’objectif est d’avoir une vision globale de ce qu’est la pratique de la santé et de la médecine, de comprendre les différentes professions et pratiques qui la composent, de découvrir avec des stages les différentes spécialités qui peuvent exister, et d’avoir un enseignement méthodologique pour avoir les clés pour aller jusqu’au bout du parcours et rentrer dans le vif du sujet. Les enseignements se composent de bases de connaissances : anatomie pour comprendre comment est construit le corps humain ; physiologie pour savoir comment fonctionne bien le corps, pour pouvoir reconnaître quand il fonctionne mal ; sémiologique pour identifier les signes quand quelque chose ne va pas, etc.

C’est souvent le stage d’initiation aux soins infirmiers et premiers gestes qui débute le parcours.  Il y a aussi des enseignements de langues étrangères, des gestes de premiers secours, et de l’initiation à la recherche pour plus tard.

En parallèle aux cours, on a des stages, avec au moins 400 heures de stages sur les 2 années dans différents services.

 

Comment s’organisent les 2e et 3e années d’études ?

On dit souvent que les 2e et 3e années sont les années « un peu plus cool » : on sort de la 1année où on était en compétition avec les autres, et cette fois l’objectif est de réapprendre les fondamentaux, il y a donc moins de pression. C’est en 4e année qu’une période de compétition va reprendre, car il y a de nouveau un examen classant à la fin.

Souvent ces deux années offrent la vie étudiante la plus fournie. Aujourd’hui l’engagement étudiant est valorisé en médecine, on parle de « points de parcours » pour les activités associatives, les projets solidaires, la pratique de sport ou de langues ou encore la préparation d’un master à côté.

 

Quelles sont les matières étudiées dans ce cycle ? Une semaine type ? Stage ?

Les matières étudiées comprennent des enseignements thématiques et des enseignements intégrés.

Les enseignements thématiques :

  • Santé – Société – Humanité
  • Langues vivantes étrangères
  • Biomédecine quantitative (biostatistiques)
  • Bases moléculaires et cellulaires des pathologies
  • Biopathologie tissulaire, illustrations et moyens d’exploration
  • Bases moléculaires, cellulaires et tissulaires des traitements médicamenteux
  • Génétique médicale
  • Tissu sanguin et système immunitaire
  • Sémiologie générale
  • Agents infectieux, hygiène

Et les enseignements intégrés :

  • Appareil digestif
  • Appareil locomoteur
  • Appareil respiratoire
  • Hormonologie – Reproduction
  • Immunopathologie et immunointervention
  • Nutrition
  • Reins et voies urinaires – Appareil génital masculin
  • Revêtement cutané
  • Système neurosensoriel et psychiatrie
  • Tissu sanguin

 

L’organisation même des cours dépend des universités. Dans la mienne, les cours se faisaient en présentiel, mais tous les étudiants n’y allaient pas à la fois : certains y allaient pour noter les cours et les partager. Il y a des universités où la présence de tous aux cours est obligatoire, des universités avec des TD en plus, etc.

Les stages aussi s’organisent différemment. Selon les universités, la répartition des cours et des stages varient : par exemple, certaines universités font les cours uniquement le matin toute l’année et les stages l’après-midi. Parfois il y aura des périodes de semaines entières de stage sans cours.

Découvre notre classement des facs de médecine :

Classement Thotis des universités en médecine (2023)

 

4ème, 5ème et 6ème année, « l’externat » : comment cela s’organise ?

Ces trois années préparent au DFASM (Diplôme de Formation Approfondie en Sciences Médicales) : l’objectif à la fin est de devenir médecin (et pas encore docteur, titre pour lequel il faut valider une thèse). À la fin de la 6e année donc, on est médecin, avec un certificat de compétence clinique et les capacités pour pratiquer sur le terrain. Ces enseignements se font sur des collèges qui sont répartis par disciplines : ils s’agit de livres de cours rédigés par des enseignants spécialistes de leur discipline. Ce cours est le même pour toute la France et donne la base commune des connaissances médicales.

Ces années sont aussi caractérisées par une grande autonomie. Les étudiants passent beaucoup de temps chez eux ou en BU, à apprendre les milliers de pages des livres de collège. Il y a aussi une partie pratique, et cette fois les étudiants exercent en mi-temps, avec le statut « d’étudiant hospitalier » et un début de rémunération (à hauteur d’environ 2,70€ l’heure, ce n’est pas grand-chose mais c’est un début).

La réforme de ce second cycle est en train de se mettre en place, cette année ce sera la première promotion à être confrontée aux ECOS (Examens Cliniques Objectifs et Structurés), qui mettent en avant l’apprentissage par la pratique. Il y a une liste de 350 situations à apprendre, et on nous évalue sur notre réaction à l’une de ces 350 situations. L’évaluation se fera de 2 manières : par les ECOS facultaires, qui auront une valeur de validation, et non de classement ; et les ECOS nationaux qui eux seront validants mais aussi classants pour le classement qui permettra de choisir sa spécialité pour l’internat, en 7e année et au-delà.

 

À quel moment se spécialise-t-on ?

On se spécialise à l’issue de l’externat, à la fin de la 6e année. Il y a alors un classement lors de l’examen national appelé EDN (Examen Dématérialisé National), qui permettra aux étudiants de choisir la spécialité à pratiquer pour le reste de leur carrière ainsi que la ville où ils vont poursuivre ces études. Les villes sont choisies en fonction des spécialités qu’elles offrent. Il existe 44 spécialités et 37 villes d’études en France.

 

Les ECN sont devenus les EDN : qu’est-ce que c’est ?

La réforme du 2nd cycle a mené à ce changement : on est passé des ECN (Examen Classant National) aux EDN (Examen Dématérialisé National). Les ECN n’avaient pas très bien fonctionné, avec notamment ce qui avait été appelé le « promofiasco ». L’examen était en ligne et il n’y avait aucune sécurisation des données. On a changé ça pour avoir quelque chose de plus cadré. On a également mis en place un enseignement plus pratique avec les ECOS, une meilleure mise en valeur de la pratique clinique et la valorisation des parcours avec les points de parcours.

Aujourd’hui l’examen repose sur 3 piliers : les connaissances, les compétences et le parcours. C’était un changement souhaité par les étudiants mais la mise en place reste trop lente.

 

Un mot sur les grandes spécialités en médecine ?

Les spécialités sont classées en 13 groupes selon les spécialités qui se ressemblent entre elles, comme la chirurgie, la médecine d’investigation, la médecine générale, la pédiatrie, la médecine de l’aigu, etc. Il existe un total de 44 spécialités, comme l’ORL, la chirurgie maxillo-faciale, la chirurgie vasculaire, la médecine d’urgence, la médecine générale, la pédiatrie, la gynécologie médicale, la médecine et santé du travail, la néphrologie, la psychiatrie… Je n’arriverais pas à mettre une spécialité plus en avant que les autres.

 

 

Découvre aussi : Une journée en fac de médecine

 

Après la 6e année, c’est l’internat : comment cela s’organise ?

L’internat commence en 7e année, et se divise en différentes parties, avec 3 phases principales :

1/ La phase de « socle » : à ce stade on est médecin, on apprend les rôles du base du métier. Cette phase dure 1 an.

2/ La phase « d’approfondissement » : elle dure de 2 à 3 ans, et a pour objectif de rentrer dans le détail de la spécialité choisie. L’objectif d’acquisition des compétences et des connaissances est beaucoup plus poussé que pendant l’externat.

3/ La phase de « consolidation » : les jeunes médecins ayant déjà les connaissances acquises lors de la phase précédente, il s’agit ici de se lancer et de les préparer à entrer sur le terrain en autonomie.

 

Peux-tu nous parler de la vie étudiante en médecine ?

La vie étudiante en médecine est très, très riche. Dans ma fac, en 3e année, 50% des étudiants avaient un rôle dans un bureau associatif, c’est-à-dire sans compter les étudiants investis dans la vie associative sans faire partie du bureau. 95% des étudiants étaient investis dans le tutorat local. Toutes les universités proposent forcément un tutorat pour les 1e années, mais il y a aussi les BDE pour animer la vie étudiante, et potentiellement des associations pour l’innovation sanitaire et sociale. Il y a aussi des associations de sports, d’art, etc. La plupart des étudiants s’investissent dans la vie associative à un moment de leurs études.

 

Tes conseils pour réussir sa première année, et réussir ses études de médecine ?

C’est un conseil très général mais il faut aimer ce qu’on fait, parce que ces études sont longues et pas toujours faciles. Se plaire dedans va nous pousser à aller jusqu’au bout. Ce n’est pas forcément évident de savoir ce qui va nous plaire, donc c’est important de chercher à savoir dès le lycée qui on est, comment on fonctionne, de quoi on a envie plus tard et pendant des études (est-ce qu’on est motivés par des études longues voire très longues, etc.)

Il faut aussi bien comprendre que c’est un parcours assez particulier : le passage du lycée à l’université est déjà une expérience particulière en soi, mais en médecine on devient rapidement très autonome, avec un mode de vie parfois un peu bizarre entre la vie étudiante, les cours, la quantité de travail personnel et les stages. On voit aussi parfois des choses assez marquantes au cours de ces études. Parfois une certaine distance s’installe naturellement avec ses proches, il faut savoir en parler.

Après, il faut de la motivation jusqu’au bout, car c’est un métier très plaisant, mais le parcours demande parfois un peu de sacrifice. Il ne faut pas hésiter à se renseigner autour de soi. Ça peut en valoir la chandelle !

 

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